Tract du 13 avril 2014

DES NOUVELLES DE TCHERNOBYL

Aujourd’hui, nous avons la tristesse de commémorer la catastrophe de Tchernobyl, survenue il y a 28 ans, le 26 avril 1986.

Cette date semble lointaine, pourtant nous ne sommes actuellement qu’au prélude de cette tragédie : en effet, la gestion de cette catastrophe concernera encore de nombreuses futures générations, du fait de la durée de vie des composants nucléaires radioactifs.

Si l’Ukraine traverse une période difficile de son histoire, c’est en grande partie dû au coût économique de l’accident, lequel s’alourdit chaque jour. Rappelons que Tchernobyl est situé à 140 km de Kiev. Les conséquences écologiques, sanitaires, humaines, ne seront pas résolues  avant de nombreuses années.

Les sacrifiés de Tchernobyl :
Dans la nuit du 26 avril 1986 et les années qui suivirent plus de 500 000 hommes (des estimations vont jusqu’à 1 million), appelés les « liquidateurs », ont été lancés contre le réacteur en feu pour éteindre l’incendie, recouvrir les ruines de la centrale explosée par un sarcophage improvisé, en conditions de radioactivité terrifiante, et pour effacer les conséquences de la catastrophe partout : dans la centrale, les villages, sur les routes, dans les champs.

Ils ont combattu les radionucléides à mains nues, avec des pelles et des jets d’eau. Des dizaines de milliers sont morts et continuent de mourir.

Les scientifiques soviétiques calculaient alors que, si l’incendie n’était pas éteint pour le 8 mai, le combustible nucléaire en fusion aurait percé la dalle de béton, aurait été précipité dans le bassin de refroidissement et aurait amorcé une explosion atomique 20 à 50 fois supérieure à celle de Hiroshima. L’Europe aurait été inhabitable. Le 6 mai l’incendie était maîtrisé grâce au sacrifice extrême des liquidateurs. Mais ils ont été mal récompensés : la Russie, l’Ukraine et la Biélorussie les ont abandonnés à eux-mêmes. L’occident les ignore.

Quelques chiffres :

  1. Près de 100 kg de plutonium ont été rejetés dans l’environnement au moment de l’incendie (1 microgramme est une dose mortelle pour un homme de 70kg)

  2. 5 millions de personnes ont été contaminées en Ukraine, Biélorussie et Russie. Une constante détérioration de la santé des populations touchées par la radioactivité est observée, en particulier chez les enfants avec une augmentation de tous types de maladie ainsi que des anomalies congénitales et malformations.

  3. A ce jour en Ukraine, 2 250 00 personnes dont 500 000 enfants, vivent dans les zones contaminées et sont victimes de la catastrophe.

  4. L’espérance de vie en Ukraine était de 79 ans à la fin du système soviétique, elle passerait à 55 ans en 2020

  5. La surface des “territoires interdits” : 2 000 km² (Département des Yvelines, l’île de la Réunion)

  6. 40% du territoire européen a été contaminé

Un nouveau sarcophage du réacteur N°4 doit être construit : La construction d’une chape de confinement, par financement international (un premier chantier de 1,5 milliards d’euros), a commencé en 2012 pour en finalité remplacer le sarcophage érigé dans les mois qui ont suivi la catastrophe. Ce sarcophage, qui menace de s’effondrer, contient encore 95 % des substances radioactives du réacteur N°4. Une fois l’arche de confinement mise en place (2015?) des robots pourront commencer le démontage du vieux sarcophage. Le consortium Bouygues Vinci qui travaille sur place indique bien que le 2ème sarcophage pharaonique qu’il construira ne durera que quelques années !

Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl n’ont pas été tirées, puisque celle de Fukushima a suivi. Combien d’autres catastrophes, avant une prise de conscience de l’horreur engendrée par l’activité de l’industrie nucléaire ? Comment accepter de tels risques pour notre humanité et notre planète toute entière ?

C’est aux citoyens d’exprimer la voix de la raison aux gouvernements pour qu’ils protègent les populations au lieu de les exposer au danger ! Le lobby nucléaire tout puissant prouve chaque jour qu’il bafoue la démocratie : transports de déchets, sous-traitance, secret, etc…

La France s’engage trop lentement vers une transition énergétique, alors que la menace d’un accident augmente chaque jour : à 40 ans, des centrales prévues pour 30 ans doivent-elles être bricolées pour “durer” 50 ou 60 ans( impossibilité de remplacer les pièces maîtresses)? L’ASN semble réticente.

 Notre Collectif Aix-NON AU NUCLEAIRE invite chaque citoyen le 2ème dimanche de chaque mois, de 11h à midi, Place de l’Hôtel de Ville, pour un rassemblement pacifiste et informatif.

Contact Pays d’Aix : zabriskii@yahoo.fr – Contact Sud-Est : Dire_non_au_nucleaire@yahoo.fr