Tihange: un ingénieur impliqué dans sa conception tire la sonnette d’alarme – RTBF – 10 novembre 2015

Marcel Vanden Dooren s’est d’abord confié au Soir Mag avant de nous recevoir. Cet ancien ingénieur aujourd’hui âgé de 84 ans a travaillé aux ACEC, les anciens ateliers de constructions électriques de Charleroi. Il a notamment été actif au sein de la division nucléaire et a été impliqué dans la conception de la centrale Tihange 1.

Les cuves ne sont pas conçues pour tenir plus de 40 ans
Marcel Vanden Dooren est formel: “Il est extrêmement risqué de prolonger la vie de nos centrales: les cuves ne sont pas conçues pour tenir plus de 40 ans. Elles pourraient se rompre sans signe précurseur. Aucun test sur l’acier ne peut garantir une telle durée de vie. Cela pourrait alors avoir des conséquences dramatiques: pollution des sols, contamination rapide d’une zone de 60 km autour de la centrale.”

Tihange serait concerné mais également Doel:” Les centrales sont assez semblables dans leur conception et ont donc les mêmes faiblesses. ”

Cet ingénieur souligne par ailleurs qu’une réparation ou un renforcement des cuves ne changerait pas la donne. Il estime qu’un éventuel black-out électrique, jugé par ailleurs peu probable, ne justifie en rien la prise de tels risques.

Marcel Vanden Dooren pense qu’Electrabel GDF SUEZ a tout intérêt à prolonger l’activité de ses centrales afin de pouvoir par la suite négocier un arrangement avec l’Etat belge pour ne pas devoir assumer l’ensemble des coûts du démantèlement.

De son côté, le producteur d’électricité se défend. Sa porte-parole Anne-Sophie Hugé parle de propos incorrects. Elle rappelle que les vies de nombreuses centrales nucléaires dans le monde ont été prolongées sans aucun problème de sécurité.

Elle souligne aussi que les réacteurs belges sont considérés comme étant parmi les plus robustes d’Europe. ” Nos centrales sont contrôlées de façon constante et font régulièrement l’objet de nombreux tests en matière de sécurité. ”

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