De Flamanville à Hinkley Point, l’industrie nucléaire française sur la corde raide – Observatoire des multinationales – 2 février 2016

Alors que l’État français et EDF s’apprêtent à renflouer le groupe Areva en situation de quasi faillite, salariés, contribuables et usagers sont appelés à payer le prix de la restructuration à plusieurs milliards d’euros de la filière nucléaire française. Parallèlement, confrontée à une fronde sans précédent en interne, EDF a une nouvelle fois repoussé la décision finale de construire deux nouveaux réacteurs EPR outre-Manche, à Hinkley Point – un projet qui apparaît de plus en plus comme une fuite en avant aux conséquences incalculables. De la France à la Chine, de la Grande-Bretagne à l’Inde, les nuages s’amoncellent pour l’industrie nucléaire française.

Le mercredi 27 janvier, le Conseil des ministres a approuvé le principe d’une recapitalisation d’Areva à hauteur de 5 milliards d’euros, pour lui permettre de surmonter la profonde crise industrielle et financière qu’elle traverse. Si des actionnaires minoritaires (notamment chinois ou koweïtiens) pourraient à cette occasion faire leur entrée au capital du groupe nucléaire, c’est bien l’État français qui apportera l’essentiel de cette somme. La preuve, pour ses critiques, du fiasco de l’industrie nucléaire en général et des ambitions françaises dans ce domaine en particulier. Non seulement l’option nucléaire constitue une entrave au développement des énergies renouvelables en France [1], mais la filière ne semble même plus survivre économiquement que grâce au soutien massif des pouvoirs publics et, à travers eux, des contribuables.

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