Tract du 8 juin 2014

AGISSONS AVANT LA PROCHAINE CATASTROPHE

Télécharger (PDF, 229KB)

Des alternatives à l’électricité d’origine nucléaire fonctionnent très bien.

Les centrales vieillissent dangereusement et mettent les populations en péril.

Savez-vous que la première fonte accidentelle dans le cœur d’un réacteur nucléaire ne s’est produite ni à Three Mile Island en 1979, ni à Tchernobyl en 1986, ni à Fukushima 2011, mais en France à Saint-Laurent-des-Eaux le 17 octobre 1969  ? Rien moins que 50 kg d’uranium se sont pris  d’envie de fusion lors d’une très banale opération de chargement d’un réacteur graphite-gaz. Voilà ce qu’on a appris bien des années plus tard par des fuites du personnel de la centrale car l’Etat, par l’entremise des autorités de la centrale, souhaita alors qu’aucune information ne soit révélée à la population. L’incident fut classé niveau IV, ce fut l’un des plus graves survenus en France.

Le 13 mars 1980 un autre incident de niveau IV eut lieu à Saint-Laurent-des Eaux  : Un phénomène de corrosion (la centrale a alors 21 ans de service) obstrue des canaux empêchant le bon refroidissement du cœur et provoque la fusion de 2 éléments combustibles. La centrale gravement endommagée fut à l’arrêt pendant 2 1/2ans.

Le 1er juillet 1984, toujours à Saint-Laurent-des-Eaux  : Croyant agir sur le réacteur Saint-Laurent B1, à l’arrêt, un opérateur, supposé infaillible, ordonne l’ouverture de vannes de Saint-Laurent B2, en fonctionnement. Ces vannes séparent le circuit primaire du circuit de refroidissement à l’arrêt (30 atmosphères). L’irruption de l’eau primaire aurait rompu ce circuit et causé un important accident de perte de liquide de refroidissement. Heureusement les vannes ne fonctionnent pas, justement à cause de la différence de pression. Cette erreur vient d’une mesure d’économie qui a conduit à faire un seul bâtiment auxiliaire pour deux réacteurs.

Le 12 Janvier, 1987, à 9h30, toujours à Saint-Laurent, le refroidissement d’un réacteur gaz-graphite n’est plus possible car la Loire est gelée. (La glace qui obstruait les prises d’eau a ensuite été brisée par des explosifs mis en place par l’armée française). le refroidissement ne peut être assuré par les moteurs diesels de secours. Le réseau EDF est en surchauffe, il est impossible de venir en aide à la centrale. In-extremis les moteurs diesels sont réparés. On a eu chaud dans la région sans naturelle- ment le savoir.

Le 15/05/2014 un départ de feu a eu lieu sur le site de la centrale nucléaire de Golfech. Un transformateur à l’entrée du site aurait pris feu suite à un court-circuit vraisemblablement provoqué par la présence d’un rongeur. Un agent EDF est immédiatement intervenu pour circonscrire le début du feu avant l’arrivée des pompiers de . Cet incident fut classé niveau I

Tous ces exemples bien réels pour vous montrer qu’il ne faut pas grand chose pour que l’accident majeur nous tombe dessus. Que signifie cette échelle INES de gravité  de I à VII ? En fait un incident de niveau I est susceptible de provoquer des incidents en chaîne  : pour exemple ces quelques malheureuses vis cassées par d’importune vibrations dans les canalisations qui finirent par bloquer un système vital pour la sécurité du réacteur.

Au Tricastin, près de chez nous, un incident par mois qui est répertorié.

Aujourd’hui le lénifient discours officiel s’est fait plus modeste, moins catégorique. Peu après Fukushima André-Claude Lacoste, ancien patron de la sûreté nucléaire, a avoué  : «  non, en France, un accident nucléaire majeur ne peut plus être exclu  ». Il faut savoir que tout est minimisé par EDF AREVA, qu’en tant que citoyen on n’a pas accès à la vérité puisque cette industrie est couverte par le secret. La pression du lobby nucléaire est colossale.

Aujourd’hui, du fait des coûts de plus en plus exorbitants de l’électricité d’origine nucléaire, EDF sous traite de plus en plus pour la maintenance des réacteurs  : le personnel est mal formé, pressé par le temps, les risques augmentent exponentiellement.  Les travailleurs du nucléaire eux- mêmes tirent la sonnette d’alarme, tant les conditions de sûreté se sont dégradées.

 

Il est donc urgent d’ engager la  TRANSITION ÉNERGETIQUE

L’argument du réchauffement de la planète par l’émission de CO2 par les centrales à charbon, à gaz, ou au pétrole, est un écran de fumée, pour nous empêcher de voir les solutions à base d’énergies renouvelables

L’énergie, c’est notre affaire !

Nous avons tous besoin d’électricité, et nous subissons tous les impacts du système atomique. Nous devons avoir voix au chapitre ! Construire un site nucléaire contre la volonté des populations riveraines, imposer une technologie polluante et dangereuse… n’est- ce pas inacceptable ? La maîtrise des choix énergétiques de notre pays doit revenir aux citoyens. Sortir du nucléaire, c’est une question de démocratie.

Sortie du nucléaire, on sait faire. Mais il faut le décider.

Plusieurs études présentent déjà en détail différents scénarios, reposant sur des technologies disponibles. Selon les ambitions et les choix en termes de poli- tique énergétique et d’évolutions sociales, ils prévoient une période de transition de quelques années à quelques décennies. Dans leur diversité, ils montrent que la vraie question n’est pas technique, mais politique.

       Exemple de scénario: Negawatt  http://www.negawatt.org/scenario-negawatt-2011-p46.html

Faire mieux… avec moins d’énergie !

On sait aujourd’hui construire des bâtiments “passifs” qui consomment très peu d’énergie. Il s’agit de généraliser ces techniques ! Un programme ambitieux de rénovation thermique des logements est aussi nécessaire.

Les entreprises doivent adopter les procédés industriels les plus efficaces. Quant aux collectivités, elles peuvent par exemple optimiser leur éclairage public et en réduire ainsi de 40 % la consommation d’électricité.

Produisons l’énergie autrement

Développées intelligemment, en évitant les projets démesurés ou implantés contre l’avis des populations, les énergies renouvelables permettront d’assurer l’autonomie énergétique des territoires et de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

La France sans nucléaire? Ca marche !

La sortie du nucléaire dopera de nouveaux secteurs d’activités. Éco-construction, rénovation des bâtiments, énergies renouvelables, entretien des forêts, recherche… ce sont autant de gisements d’emplois de qualité, répartis sur tout le territoire et non délocalisables pour la plupart.

(1) Confirmés par le très récent rapport de la Cour des comptes du 25 mai 2014